Septembre 2012

30 millions d’amis

 

Après cet été riche en événements sportifs de tous genres, l’Euro de football, la finale du Top 14, le Tour of France, les Jeux Olympiques et la désormais mythique étape du Tour où Romain fit montre de ses grandes capacités de grimpeurs, voila le temps de l’automne et des feuilles mortes.

Il y a quelques jours, mon esprit errant comme bien souvent sur mon vélo, et faisant la connexion subtile entre ces oies migratrices se reposant dans un champ et nos pérégrinations bitumeuses, je me demandais quel animal pouvait-on associer à notre sport ? Oui je sais mais quand même vous devez maintenant vous habituer à mes idées loufoques ! Non ? Ben attendez un peu.

Prenons un sportif au hasard, on va commencer facile : le sprinteur de 100 m, l’animal qu’on peut lui associer serait sans conteste le guépard pour sa foulée longue et puissante et la vitesse vertigineuse de ses courses. Si c’est une sprinteuse, la frêle mais rapide et élégante gazelle correspond sans faillir à notre exercice d’anthropomorphisme sportif ! Bien évidemment, les nageurs seront confondus avec des poissons même si j’ai du mal à imaginer la taille de la canne à pêche nécessaire pour ferrer Yannick Agnel, Alain Bernard ou Camille Muffat ! Didier, spécialiste mondialement reconnu dans le domaine de la pêche nous éclairera lors d’une conférence intitulée : « Du Kir à la pêche, l’eau dans tous ses états. ».

Le rugby et ses pratiquants sont déjà un sujet quelque peu plus complexe, puisque si les premières lignes pourront sans conteste être comparées à des taureaux, les secondes lignes à des buffles et les troisièmes à des percherons capables de courir et de pousser. Les arrières sont souvent comparés à des gazelles, quoique dans le domaine, les sprinteuses précédemment citées pourraient en prendre ombrage. On remarquera immédiatement la complexité d’un tel chantier lorsque l’on s’adresse à des sports moins naturels que la course ou la natation.

Quid du vélo ? Avez-vous déjà pensé ou réfléchi à quel animal nous pourrions nous identifier sur nos drôles de machines ?

Je vois déjà certains se muer en chamois lors de leurs valeureuses ascensions dans les Alpes, ou en isard (ISARD pas ISOARD) dans les Pyrénées. Encore que pour d’autres, la tarine, sympathique et nonchalant ruminant emblématique de nos montagnes correspondrait mieux à leur vitesse d’ascension. Je ne citerai personne mais notez bien je résiste !

Quoi qu’il en soit ce serait occulter tous les autres aspects de notre sport que de ne considérer que le coté montée. Forcément. Alors quoi ? Je préfère réserver le flamand rose aux footballeurs, agiles en jambes et en arrogance postés sur le toit du sport le plus pratiqué au monde. Il faut cependant souligner que le flamand pour des cyclistes n’est pas dénué de logique. Je souhaiterai aussi occulter ici le coté troupeau propre à nos pelotons et ne pas nous réduire à un amas de gnous traversant la savane pour se faire bouffer par les crocodiles au premier guet. Crocodiles symbolisant ici les automobilistes en furie que nous croisons les dimanches matins à certains carrefours.

J’ai beau réfléchir, je me dis que sur notre sport en lui-même, je ne vois pas comment nous pourrions nous anthropomorphiser. Encore que.. si on y réfléchit encore un peu..

Je me disais que notre tenue, pouvait constituer un indice… comment ? Ben…. Comment dire ? Par exemple, avez-vous l’exemple d’un sportif qui possède autant de poches ? Nous autres cyclo-cyclistes avons cette particularité d’en posséder un nombre incalculable. Sur le maillot en premier lieu, pour y glisser nos barres, nos pains d’épices et autres gourmandises. Mais nous avons aussi nos sacoches sous la selle pour y ranger nos outils en cas de problème mécanique ! Je passe rapidement sur les sacoches garnissant les randonneuses mais ô combien emblématiques de notre sport.

Immanquablement, une famille de mammifères me vient à l’esprit, celle des marsupiaux. Romain, non pas le marsupilami, surtout que son maillot à lui est plutôt spécial.

Le groupe des marsupiaux (Marsupialia), du grec marsipos « sac », est une sous-classe de mammifères, chez lesquels la femelle possède une poche abdominale, dans laquelle elle porte son petit après sa naissance. Quelques exemples de marsupiaux : le kangourou, le wallaby, le koala, le wombat, l’opossum de Virginie. De nombreuses autres espèces sont moins connues, comme le chat marsupial, et beaucoup ont disparu. (Merci Wikipédia).

Reste à choisir, lequel de ces marsupiaux nous conviendrait le mieux ! J’exclus si vous en êtes d’accord, et sans état d’âme ceux qui ont disparu. Tout aussi exclu, le wombat que personne ne connait et qui se décline sous la forme notamment du wombat à nez poilu du nord et celui à nez poilu du sud. Pas très vendeur ni glamour.

Le wallaby ou le kangourou auraient pu nous convenir, mais ce sont plutôt des totems idéals pour les sauteurs de tout poil (hauteur, longueur, triple..). Alors quoi, qui reste t’il ?

Moi j’aime bien le koala. D’abord, c’est un marsupial, il est plutôt sympa, mignon, doux, C’est tout nous ça ! Le koala est un animal si attachant, on ne peut que l’aimer et avoir envie de le câliner. La simple pensée du koala fait monter le désir de câlins et de tendresse ! Pas vous ? Moi si ! Intemporellement craquant le koala.

Mais au-delà de ces quelques caractéristiques, le koala a parfois été traduit en aborigène par « ne boit pas » et même si la traduction s’avère inexacte, ma foi, cela nous ressemble, on ne boit pas d’eau non plus ou en tout cas rarement. Par ailleurs, le koala est un grimpeur, il vit dans les arbres mais peut parcourir de longues distances sur le sol. Comme nous ! Une fois que nous avons réussi à atteindre le plateau sur la Beauce on évite d’en redescendre pour ne pas se farcir une côte.

Les populations de koalas disposent d'un système complexe de communication et d'organisation, qui permet de préserver la cohésion sociale. Ils s'organisent, quand les populations sont stables, dans une hiérarchie sociale, au sein de laquelle ils fondent des territoires se chevauchant et se conforment à leur rang. Si cet ordonnancement est déstabilisé, c'est tout le groupe qui en souffre. Hein ? Alors ? Hein ? Ça ne ressemble pas à notre peloton ? Bien que souvent nous commençons par être désorganisés et ensuite on tente de s’organiser !

Et puis j’aime vraiment le koala, on a envie de s’y blottir, de le toucher, de le câliner.  Mais je m’emporte ! N’empêche que vous avouerez qu’un peu d’amour et de tendresse dispensés par le koala c’est quelque chose. Cela doit faire avancer plus vite et entourer nos randonnées d’un cocon de douceur. Nous en aurions bien besoin certains matins de douceur et de chaleur même animale surtout à cette période ! Un câlin de koala avant chaque côte cela doit donner des ailes ! Des ailes de koala c’est à breveter !

Vous l’aurez compris, le koala me parait le seul animal totem qui puisse convenir… N’en cherchez pas d’autres ! Il est, pour moi, incontournable, inattaquable, inamovible et pis c’est tout ! Koala for ever !

Koala Cycling Club.. Ça claque non ? Reste à trouver les couleurs du maillot du KCC !!!!

 

                                                                                                                       Philippe C.